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Cleaz Words
9 mars 2009

TA MEMOIRE

pipilotti1


Aimes-tu ces moments là comme je les aime?


Le léger souffle d’air frais sur la peau qui rougit. La douce sensation d’une écharpe sur un cou. Vois-tu seulement ce que c’est ? Te rappelles-tu de l’aiguille qui tourne et de ce bus qui n’arrive plus ? Le froid. Les gants qui se caressent entre eux tentant par quelques frottements de réchauffer des pauvres mains à deux doigts de tomber, glacés.

Est-ce que tu connais le regard de ces gens, impatients, cherchant désespérément un soutien, un réconfort. Ils se plaignent, un peu. Ils se soutiennent, si peu. Leur regard est de glace, bien plus que l’air frais.

Te souviens-tu de ces premiers flocons à tomber, devant les regards émerveillés. Plus il faisait froid, plus il y avait de chaleur, de sourires, des enfants n’ayant jamais vu la neige. Tout ralenti, les voitures, le temps semble se figé.

Te rappelles-tu ? Te souviens-tu seulement de tout cela ?

Il fait noir, c’est agréable cette lumière tamisée des réverbères. Les gens sont fatigués, ils pensent à leur journée, leur soirée, tout, rien, si peu. Certains semblent attendre avec impatience le contact de leur proche. D’autres, semblent le craindre. Moi ? Je ne sais pas. Je ne pense pas à ça. Je pense à toi…Je te regarde. Un peu de loin, un peu de près. Je feins comme tout le monde l’impatience. Mais moi, j’aime ces moments là. Je me sens bien parmi vous tous. Je me sens bien au milieu de ce monde. Je me sens bien proche de toi. Te souviens-tu ?

Le bus arrive. Les gens s’entassent, espèrent coûte que coûte une place au chaud, une place assise. Moi je reste debout, la tête appuyée à une fenêtre. La neige m’impressionne. Pas autant que toi. Toi, assise, la tête dans les étoiles, plutôt dans les nuages en ce moment…Tu te rappelles ? Dis-moi oui…

Certains dorment, des ouvriers lassés. Les jeunes fougueux à l’arrière du bus crient, hurlent…Le temps n’y est pas innocent. Tu sembles indifférente à tout cela. Tout comme le froid n’use pas ton visage, tu es pure et sans soucis. D’où viens-tu ? Je ne le sais pas. J’aimerais…Te souviens-tu ?

Les gens descendent, les quartiers populaires sont morts depuis longtemps. Mais sous la neige, ils ont un certain charme. Il y a de moins en moins de monde. Et toi…Et moi…

Te souviens-tu de ces détails ? Ces petites choses qui marquent un grand moment ?

Sentais-tu mon cœur qui battait ?

Tu te lèves, un peu trop tôt. Tu ne veux pas rater ton arrêt. Tu as toujours cette petite frayeur de t’endormir juste avant. Le bus arrive, tu refermes un peu plus ton manteau. Le bus stop, tu descends, puis serre le cou le plus possible pour éviter un flocon déjà sur tes beaux cheveux blonds.

Te souviens-tu ? Ces petits détails, ces petits moments…

Je suis presque seul, dans ce bus. Je suis presque seul, et presque arrivé. Je n’ai qu’une image dans la tête…

Qu’as-tu fais après ? Te souviens-tu ?

Moi, je suis rentré, sous la neige. J’ai parcouru le petit kilomètre qui me séparait de ma maison… Et puis je me suis déshabillé en arrivant, je me suis jeté sur le lit. Et sur le plafond, tu étais là. J’ai allumé ma musique, je me suis tourné vers ma chaîne, et tu étais là.

Là, et puis là ; et puis encore là, tu es tellement là.

Te souviens-tu ? Dit moi que mon visage te dit quelque chose…Dit moi, que parfois, perdue dans tes pensées, tu penses à moi, sans raison.

Te souviens-tu ? Je ne crois pas….

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