PENSONS A L'AVENIR
Je passe mon temps à rêvasser, et
je suis absolument incapable de me projeter une quelconque image de moi dans le
futur. Je veux tant de choses qu’il m’est impossible de m’inscrire dans un
projet raisonnable qui à terme pourrait devenir réalité. Pourtant, dieu sait à
quel point j’aime me mettre en situation. Je suis capable d’imaginer
parfaitement le pli de mon pantalon Gucci tombant sur des chaussures en croco
brillante comme il faut. Mais un métier, un vrai projet, cela ne peut pas être
une telle futilité.
Je veux quelque chose d’excitant.
Un métier qui chaque jour me fasse vibrer. Je crois que le métier idéal, et
pourtant nettement sous-payer, c’est certainement conducteur de métro. C’est
vrai après tout, qu’est ce qui est plus jouissif que avoir la chance toutes les
deux minutes, à chaque arrivé en station, de voir ces dizaines de personnes
beaucoup trop prêt du bord du quais, et de prier pour qu’aucune d’elle n’ait
l’idée d’avoir un regard tout à coup sur sa misérable vie et de faire un pas en
avant… ?
J’aurais voulu être rock star,
chauffeur de formule 1, réalisateur, et des dizaines d’autres choses.
Mais je ne suis toujours pas dans l’univers du possible. La faute au talent –
ou à mes parents…
J’aimerais vivre à l’étranger je
crois. J’aime beaucoup la culture étrangère en général, comme tous ceux qui
partent volontairement à l’étranger. Evidemment, je passerai mon temps sur
Internet à chercher des Français là ou je vivrai et je critiquerai avec mes
compatriotes les coutumes barbares du pays, comme tout homme tolérant.
Je suis médisant. La faute à
toutes ces fois où un videur peu compréhensif n’aimait pas mon accent français
pour son pub anglais. C’est vrai quoi ! Que vienne faire ces Français dans
leur propre pays. Un véritable scandale !
Hier soir, dans un pub bondé où
une piste de danse voyait des corps plus ou moins beaux- comprenez plus ou
moins gros- se frotter et se déhancher, une jeune fille, brune, assez
ravissante, m’a sourit, avec un sourire et un regard plein de désirs- avant que
ses copains ne se mettent en travers de mon chemin, et qu’elle embrasse sa
copine sur la bouche, chose qui ne m’a ma foi pas forcément déplu. Et bien
cette jeune fille ne le sait certainement pas, mais elle vient très
certainement d’augmenter mon espérance de vie de trois semaines- et de me faire
économiser une séance chez le psychiatre, qui n’aurait pas été concluante et
n’aurait pas empêché ma mort certaine…
C’est fou comme un whisky et un
sourire peut changer un homme. D’ailleurs, je n’hésite pas à sourire aux gens,
même à ceux que je déteste. Je suis sure que dans le lot, j’en aurais
certainement sauvé quelques uns. Il faudrait à ce sujet, obliger les plus beaux
d’entres nous à prendre de l’ecstasy. Puisque cela fait sourire à tout le
monde, cela pourrait flatter suffisamment de personne pour économiser encore
des frais à la sécurité sociale- à noter que c’est mon nouveau but dans la vie,
de résorber le trou de la Sécu